27 février 2014

Productions Écrites

Se rendre au mausolée

Dans notre pays, nombreuses sont les personnes qui se rendent dans des mausolées lorsqu'elles tombent malades. Elles ne consultent pas le médecin pour différentes raisons. L’exemple de la mère du narrateur de La Boîte à Merveilles en est très  significatif.

Lorsque le narrateur est souffrant, la mère attribue le mal au mauvais œil ; elle ne pense guère à une infection ou une quelconque cause pathologique. Aussi décide-t-elle de l'emmener dans un mausolée de la ville de Fès, Sidi Ali Boughaleb. Elle est pleinement convaincue que son fils se remettra bientôt après cette escapade du côté du saint patron de la ville. A l'instar de la mère inquiétée par la maladie de son fils, beaucoup de gens, qu'ils soient riches ou pauvres, instruits ou non, cherchent la guérison ou le réconfort moral auprès des saints.
  Les raisons en sont multiples. Les uns n'ont pas assez de moyens financiers pour consulter un médecin ; par conséquent, ils vont aux mausolées. D'autres, recourent à ces pratiques parce qu'ils n'ont pas confiance en l'efficacité des médicaments modernes.
   Je pense que la décision de la mère du narrateur n'est pas irrévocablement blâmable. C'est une femme pauvre qui n'a pas assez d'argent pour emmener son fils dans le cabinet d'un médecin.
   En plus, elle n'est pas instruite pour savoir que la médecine moderne peut facilement guérir beaucoup de maladies. Mais ne peut-on pas voir dans son choix un attachement fidèle à la tradition et au patrimoine ancestral, la médecine moderne étant un symbole de l'occupant français ?
   Personnellement, je crois que le recours à ces pratiques médicales traditionnelles n'est pas toujours un bon choix. De temps en temps, les journaux rapportent le drame d'une personne qui a laissé la vie entre les mains d'un charlatan ou d'un guérisseur. Tel est le cas de cette jeune fille morte à Témara, parce que le charlatan l'avait sauvagement violentée pour, soi-disant, l'exorciser d'un démon qui la hantait. D'autres meurent en avalant des plantes vénéneuses ou des potions dangereuses. Combien de pauvres hommes et femmes souffrent d'un trouble psychique ou mental auront pu être soignés par un médecin spécialiste sont enfermés dans des condition inhumaines dans les ghettos de zaouïas ou autres mausolées. Le cas de ces malades s'aggrave à cause du mauvais traitement reçu de la part des préposés de ces lieux sinistres comme le cas de Bouya Omar.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire