26 février 2014

Cours de Français première Bac

L'autobiographie


A. Définition :
L’autobiographie, un genre littéraire assez récent, est un récit rétrospectif écrit en
prose qu’une personne réelle fait de sa propre existence, quand elle met l’accent sur sa vie individuelle, en particulier sur l’histoire de sa personnalité.
Dans l’autobiographie, la relation entre l’auteur et son public s’établit dans le respect
d’une triple règle : auteur, narrateur et personnages sont confondus : L’auteur s’engage à dire la vérité du moment où le lecteur est constitué en juge du récit. D’ailleurs l’auteur, narrateur et personnage principal livre une synthèse de son
expérience. Il embrasse l’ensemble de sa vie individuelle, recompose l’histoire de sa
personnalité.

Le narrateur considère rétrospectivement son expérience passée sur laquelle il jette un
regard neutre attendri ou ironique selon les cas.
  
B. L’autobiographie dans la littérature maghrébine d’expression française : 
Les écrivains marocains de langue française ont composé pour l’essentiel des récits à
caractère autobiographique. Cette dominance, qui est une caractéristique principale de la littérature marocaine, parait paradoxale et soulève d’autres interrogations concernant l’acte d’écrire et la langue support de l’écriture.
Le projet autobiographique repose sur une dissociation du narrateur doit d’abord s’affirmer en tant qu’être autonome, indépendant, libre et responsable de sa propre vie.
Dans l’autobiographie, le sujet au centre de l’écriture est ce "je" qui parle de son "moi" valorisé parce que conscient de son identité comme différent des autres. Le "je" représente à la fois l’auteur, le narrateur et le héros, celui qui écrit et celui dont il s’agit, un être ayant une existence historique. Pourtant, au Maroc, société traditionnelle ou la religion occupe une place 
importante. Le "moi" est haïssable. L’individu n’y est envisagé que dans le cadre de son indépendance vis à vis du groupe. C’est un être soudé à une communauté elle-même soumise à Dieu et aux autorités politico-religieuses. En conséquence, la notion d’individualité présente dans les autobiographies marocaines relève d’une conception de la société étrangère au Maroc.
C. L’écriture autobiographique 
L’écrivain marocain visait en priorité le colon, destinataire lettré pour qui, ni l’acquisition du livre, ni l’accès à l’écrit ne constituaient des difficultés majeures. Il était aussi naturel que la langue d’écriture était celle du colonisateur. Le français était la langue séduisante du modernisme, le moyen aussi à travers lequel il était possible de créer sa différence et sa révolte face à la domination du colonisateur. Et c’est pourquoi les premiers récits, en partant du vécu personnel et du parcours de vie, se sont focalisés sur la description introspective des mœurs locales de façon à souligner la différence de la société autochtone à dénoncer les tentatives répétées de l’assimiler.
Les écrivains maghrébins d’expression française utilisent le français comme langue d’écriture, D’abord, la langue arabe étant « marginalisée », l’écrivain n’avait pas d’autres alternatives. Le français était la langue conquise à l’école et qu’il maîtrisait le mieux. C’était aussi la langue de l’Autre dans laquelle il était possible de dialoguer avec lui et de lui signifier son inclination et son rejet. Ensuite, l’arabe n’autorisait pas l’expression libre du "Moi" et ce discours nouveau dans lequel le sujet "je" parlai et de son propre être et donnait sa vision du monde à travers le regard qu’il portait sur les siens. Mais comment Sefrioui organise -t-il laprésence de ce « je » dans son roman qui  porte essentiellement sur  le « nous », sur les mœurs, la tradition et la vie de la société authentique dont il est issu ?


     

    L'Autobiographie - Biographie - Comment écrire la vie ?



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